La nécessité d’une convention ou d’un accord international sur la conservation de l’ours blanc a été initialement reconnue et soutenue en 1965 par des délégués des États-Unis, du Canada, du Danemark, de la Norvège, de la Suisse et de la Russie. L’augmentation de la chasse à l’ours blanc a entraîné une forte pression sur l’espèce dans certaines régions de l’Arctique, et il est reconnu qu’il faut améliorer la gestion de l’espèce. La préparation d’un accord a été facilitée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), en consultation avec les gouvernements respectifs. Le Groupe de spécialistes de l’ours blanc de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN a été formé à la suite d’une demande de l’UICN de fournir des informations sur les pratiques de gestion efficaces pour l’ours blanc. L’Accord a été signé à Oslo le 15 novembre 1973 et est entré en vigueur le 26 mai 1976. Selon l’Accord, les États de l’aire de répartition reconnaissent que l’ours blanc est une ressource importante de la région arctique qui nécessite une protection. En signant l’accord, les États de l’aire de répartition ont convenu d’entreprendre une action coordonnée concernant la gestion des ours blancs dans l’ensemble de l’aire de répartition circumpolaire. Depuis lors, la collaboration continue entre les États de l’aire de répartition a largement éliminé la principale menace établie au départ : la surexploitation. La collaboration des États de l’aire de répartition par l’entremise de l’Accord a également facilité la signature d’accords de coopération bilatéraux qui sont désormais en place pour la plupart des populations partagées.
Reconnaissant le succès de l’Accord, les parties ont célébré son 40e anniversaire en participant au Forum international de discussion sur la conservation de l’ours blanc à Moscou, en Russie, en décembre 2013. Lors de ce forum, les représentants des parties à l’Accord ont réaffirmé leur engagement à agir de façon concertée pour assurer la conservation de l’ours blanc en signant une déclaration des ministres responsables des États de l’aire de répartition de l’ours blanc. Les faits saillants de la Déclaration de 2013 comprennent la reconnaissance des éléments suivants : les États de l’aire de répartition partagent la responsabilité des mesures de conservation et de recherche; l’ours blanc est une ressource mondiale importante et un indicateur de la santé biologique dans l’Arctique; la lutte contre les changements climatiques sera essentielle pour la conservation à long terme de l’espèce; et les meilleures informations disponibles devraient être partagées et prises en compte dans le processus décisionnel. On a également reconnu le rôle important et continu du Groupe de spécialistes de l’ours blanc de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN en tant qu’organisme consultatif scientifique pour les États de l’aire de répartition.
Lors de la réunion semestrielle de l’Accord sur les ours blancs au Groenland en 2015, les États de l’aire de répartition ont adopté un plan d’action circumpolaire (PAC) sur 10 ans dans le but de favoriser et de renforcer la coopération internationale pour conserver les ours blancs dans leur aire de répartition. Le PAC s’appuie sur les efforts de chaque pays et vise une utilisation plus efficiente et efficace des ressources de conservation. La vision du PAC est d’assurer la persistance à long terme des ours blancs en milieu naturel, qui représentent la diversité génétique, comportementale et écologique de l’espèce.
Au cours des 40 dernières années, des progrès considérables ont été accomplis dans la mise en place d’ententes nationales et intergouvernementales pour la recherche et la gestion des ours blancs. Beaucoup de ces ententes ont été officialisées par des instruments juridiquement contraignants et non contraignants. Grâce aux efforts concertés continus de tous les États de l’aire de répartition et avec le soutien de l’UICN, un régime efficace de gestion de l’ours blanc a vu le jour. Les États de l’aire de répartition se sont réunis tous les deux ans à partir de 2007.