Contexte
Les connaissances écologiques traditionnelles (CET) peuvent fournir de nombreux renseignements utiles sur le comportement, le cycle de vie et les tendances des populations d’ours blancs. En général, les connaissances traditionnelles des peuples autochtones ont suscité un regain d’intérêt dans de nombreux habitats, car ces connaissances fournissent souvent des renseignements qui, historiquement, ont été négligés par la science occidentale. Dans l’Arctique, les CET telles que le Qaujimajatuqangit (savoir traditionnel inuit) sont particulièrement précieuses compte tenu de la difficulté de réaliser des études scientifiques à grande échelle et à long terme dans le Nord. Les projets visant à recueillir les CET des résidents de l’Arctique, tels que la Inuvialuit and Nanuq: A Polar Bear Traditional Knowledge Study (Inuvialuit et Nanuq : Une étude sur les connaissances traditionnelles sur les ours blancs) [traduction libre], sont extrêmement précieux et peuvent être utilisés pour orienter la gestion directe des ours blancs.
CET de la région désignée des Inuvialuit:
Nourriture et alimentation
« Une grande partie de la graisse des ours blancs que j’ai ouverts avait déjà fondu en raison de leur système de digestion. J’ai vu des plumes de canard dans leur estomac... Quand on chasse en eau libre, il y a toujours des oiseaux, des oiseaux marins, même en plein hiver. Et à moins d’avoir vraiment faim, on ne tire pas sur un oiseau marin sur la glace, car les ours s’en servent parfois pour se nourrir. Donc, pour leur montrer du respect, il ne faut pas toucher à cette nourriture dont vous pourriez avoir besoin un jour. Les oiseaux marins, comme les eiders et différents canards... ils [les ours blancs] passent par en dessous et les attrapent... Des ours avec de l’herbe dans l’estomac, ça s’est vu, mais je n’ai jamais vu ça personnellement. Donc, chaque animal que vous voyez, si vous en ouvrez l’estomac pour voir ce qui s’y trouve... J’ai vu des morceaux de ces sacs à déchets en plastique dans l’estomac d’un ours qui s’emparait de quelque chose... Vous vous souvenez que je vous ai dit de ne pas jeter de pelures d’orange [en s’adressant à un cochercheur]? Ce sont des déchets que nous devons rapporter... L’ours est venu et les a mangées, et [quelqu’un] l’a tué, et il a des pelures d’orange [dans l’estomac]. Donc, j’ai dit ‘Quoi que vous laissiez derrière vous, il y a de fortes chances que cela se retrouve dans l’estomac d’un ours’. »
Reproduction
« Au printemps, lors de la saison des accouplements, les grands ours blancs mâles peuvent suivre une femelle pendant longtemps. Parfois, ils marchent jusqu’à ce qu’ils trouvent une femelle. Après l’accouplement, l’ours mâle peut dormir longtemps. »
« Ces derniers temps, quand on voit la mère et les oursons, on voit tout le temps deux petits... C’est une population en bonne santé, je pense. Normalement, je vois deux oursons au lieu d’un... Je ne me souviens pas d’en avoir vu un seul. Il y en a toujours deux. Même en été, quand vous roulez sur la glace pour chasser seulement les phoques, vous rencontrez des ours blancs avec leurs petits. »
Habitat
« Là où il y a de la bonne neige, c’est toujours là où se trouve leur tanière... ils vérifient, ils creusent, à la recherche de neige profonde. S’il n’y en a pas assez, ils continueront jusqu’à ce qu’ils trouvent une très bonne neige profonde. »
Référence : Inuvialuit and Nanuq: A Polar Bear Traditional Knowledge Study. Inuviauit Settlement Region, 2015.
Voir le Inuvialuit Settlement Region Polar Joint Management Plan (en anglais seulement) pour découvrir d’autres initiatives de recherche sur les CET.