La méthode de marquage et de recapture physique consiste à immobiliser des ours au moyen de produits chimiques, à les manipuler et à les marquer avec un tatouage permanent et des étiquettes d’oreille. Par la suite, on rencontre à nouveau certains de ces ours (nouvelle capture ou récolte) et on fait le lien avec la base de données. D’après le rapport entre animaux marqués et animaux non marqués chez les animaux capturés ou récoltés, on peut faire une estimation du nombre total d’individus qui composent la sous-population.
Lors de chaque capture, non seulement on recueille des données pour estimer l’abondance de l’espèce, mais on peut aussi prendre des mesures telles que la longueur et la circonférence pour évaluer la croissance et la condition physique de l’ours, et prélever des échantillons biologiques pour calculer son âge, mesurer les concentrations de contaminants, déceler la présence de maladies, etc. Ces données peuvent donner lieu à des études plus longues sur la santé et l’état de l’ours blanc, et permettent d’estimer le taux de survie et le taux de reproduction de l’animal en fonction de son âge.
La technique d’immobilisation et de manipulation des ours blancs aux fins de recherche est critiquée par les Inuits, qui craignent de consommer de la viande contaminée et qui redoutent les conséquences de la manipulation sur les ours. Malheureusement, la capture et la manipulation des ours blancs demeurent nécessaires dans le cadre des études sur la population de l’espèce, car c’est ainsi que l’on obtient les données les plus complètes. Le gouvernement du Nunavut commence à envisager d’autres méthodes avec lesquelles l’ours blanc ne serait pas capturé, mais qui permettraient tout de même d’obtenir des données essentielles à une gestion efficace de l’espèce.